Que m'importent les fleurs et les arbres, et le feu et la pierre,
si je suis sans amour et sans foyer ! Il faut être deux
ou, du moins, hélas ! Il faut avoir été deux
pour comprendre un ciel bleu, pour nommer une aurore !
Les choses infinies comme le ciel, la forêt et la lumière
ne trouvent leur nom que dans un cœur aimant.
Et le souffle des plaines, dans sa douceur et
dans sa palpitation, est d'abord l'écho d'un soupir attendri.
Ainsi l'âme humaine, riche d'un amour élu,
anime les grandes choses avant les petites.
Elle tutoie l'univers dès qu'elle a senti l'ivresse humaine du "tu".
- Gaston Bachelard -
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